Orestes personnifie le flamenco, parce qu'il l'a dans le sang. Il se couche, il se réveille, il vit avec. Son handicap, le flamenco le lui rend bien. Comment expliquer ? Quand Cameron chante, on a l'impression de voir Orestes. Camaron, La Caita, La Paquera, c'est le flamenco de la vie, du don de soi. Et Orestes le sait, le sent. Et comme la vie lui a donné ces handicaps de la marche, de la parole, de tout ce qu'il aime, il n'a plus aucune concession à faire, donc il est vrai, comme le flamenco de Camaron, de la Caita. C'était ça l'Andalousie que je voulais filmer, sans concession. [...] Rien ne pouvait me faire reculer. Je devenais le flamenco. D'un coup, je me sentais proche du grand Macande, le chanteur de Cadix mort dans la folie, et qui n'a jamais fait le moindre compromis avec son art ; ou proche de La Paquera qui mène sa vie et sa carrière à l'instinct. Sans cette liberté en tout, y compris dans les excès, la démesure, tu n'es plus flamenco. Vengo ne parle jamais du flamenco en tant que tel, c'est le film tout entier qui est viscéralement flamenco.