Guillaume Bordier réalise des films documentaires en autoproduction. Son premier court métrage, J’ai pas tué Saddam, est sélectionné à Entrevues en 2005. Il réalise ensuite L’Empreinte (Cinéma du réel 2008). Il a aussi réalisé deux longs métrages : Le Reflux, en 2013, et Un film d’Aquaserge, co réalisé avec Marlène Laviale.
NOTICE DU COMITE DE SELECTION
Camérer, ce mot-valise inventé par l’éducateur-poète Fernand Deligny s’applique avec justesse au geste de Guillaume Bordier. La caméra n’est plus ici l’outil permettant de capter ou capturer des images, mais un déplacement, une errance du regard, une manière de faire corps temporairement avec le lieu ouvert de la forêt, le passage des saisons et les déambulations d’Ashraf. « La caméra peut être quelque chose comme cet étrier grâce à quoi, le regard prenant appui, chacun s’en va, chevauchant les yeux mi-clos… » nous dit encore Deligny. Et, guidé par les pas de cet enfant, c’est bien une forme de fugue sensible que déploie Ashraf mille figures à travers la demi-heure qui le compose en traçant une ligne de fuite hors de la parole et vers la poésie, hors de la ville et vers le monde.
Paola Raiman