A partir de ce film, Entrevues propose une exploration des rapports entre cinéma documentaire et philosophie. A travers les films de Werner Herzog, Alain Resnais, Georges Perec, Claude Lanzmann ou Harun Farocki, c’est la variété de la mise en scène documentaire qui est interrogée à travers le prisme des enjeux politiques de la mémoire collective.
« La puissance poétique mais aussi politique qui émane de Nostalgie de la lumière invite à élargir son questionnement sur les capacités mémorielles du documentaire. Comment dépasser le document, porter au jour les correspondances du passé et du présent, sans trahir le vécu des témoins ? Les films de cette programmation ont souvent une origine traumatique, personnelle ou collective. L’intitulé « Matière et mémoire » n’emprunte que lointainement à Henri Bergson, même si dans ce livre de 1896 le philosophe étudie, comme bien des documentaristes, « le rôle du corps dans la vie de l’esprit ». Au discours mémoriel, ces films préfèrent la matérialité des corps (fussent-ils célestes), des lieux, des objets. »
Charlotte Garson, extrait du texte pour le catalogue